Quand les allemands se gargarisaient à prédire l'effondrement prochain d'un adversaire
au bout du rouleau, celui-ci se renforçait sans
cesse à un prix humain parfois insou-tenable.
- Sacrifice d'une main-d'œuvre industrielle presque
esclave sous le contrôle de la police politique, le NKVD.
- Reniement des soldats rouges prisonniers considérés
comme traîtres à la patrie et dont les survivants connaîtront après-guerre le goulag.
- Fusillades massives pour lâcheté ; 13500 exécutions
en cinq mois rien que pour la ville de Stalingrad…
Comme l'histoire de ce lieutenant tué sur place d'une balle dans la tête parce que trois de ses
hommes avaient déserté ; ce jeune homme ne
les connaissait pas car il venait d'arriver au régiment.
C'est ce que les commissaires politiques
appelaient les " événements extraordinaires " :
la désertion, l'automutilation, l'alcoolisme, toutes
ces tares inavouables aux yeux de l'Union
soviétique.
Le service spécial du NKVD devait comporter de fort mauvais tireur (peut-être encouragés
par une ration de vodka supplémentaire). Il reçut l'ordre d'exécuter un soldat, condamné à mort pour auto-mutilation.
L'homme fut, comme à l'habitude, dépouillé de son uniforme,
abattu et jeté dans un cratère d'obus. On pelleta un peu de terre
sur le corps, puis le peloton d'exécution regagna ses cantonnements. Deux heures plus tard, le fusillé, en sous-vêtements
boueux et ensanglantés, revint en chancelant à son bataillon.
On dut rappeler le peloton pour l'exécuter de nouveau.
Parfois, les déserteurs étaient fusillés publiquement devant cent ou deux cent soldats de leur division.
Mais, le plus souvent, le condamné était emmené
dans un endroit isolé derrière les lignes par un
détachement du service spécial du NKVD. Là, on
lui ordonnait de se déshabiller afin de pouvoir
récupérer son uniforme et ses bottes.